Interview #16 – Yannis Marigo

Bienvenue à toutes et à tous pour cette nouvelle Interview, notre invité du jour est un photographe de Paris ! Vous retrouverez donc son interview agrémentée des photos réalisées dans le cadre du défi “vert et carré” que je lui ai lancé ainsi que sa photo préférée ! Vous pouvez retrouver les autres interviews par ici ! Aller c’est parti !

Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?

Tout d’abord merci à toi de m’avoir proposé cette interview. Je m’appelle Yannis Marigo, j’ai 44 ans, j’habite Paris, je suis marié et père de 3 enfants. Ça c’est pour l’état civil. Je travaille pour un éditeur américain de logiciels informatiques spécialisé dans la donnée et l’analytique et pour lequel je fais de l’avant-vente et du conseil au niveau international.

Comment es-tu tombé dans la photo ?

J’ai toujours vu mes parents prendre des photos. Ils avaient acheté au début des années 70 à Kaboul des appareils argentiques Canon FTb et une ribambelle de cailloux tous plus lourds les uns que les autres. Certaines de leur photos d’Afghanistan ont même été publiées. Ces boîtiers les ont suivis plusieurs années. Mon père m’avait appris quelques rudiments. Puis lors d’un voyage en Australie en 2001 j’en avais acheté un d’occasion à Sydney, couplé à un 50 mm à 1.4. L’arrivée de mon aîné en 2002 m’a conduit au numérique et à la photo de famille et de vacances. Aux oubliettes la mécanique et la créativité. Mais j’ai fini par me sentir limité alors je suis passé au bridge, puis au compact expert pour retrouver une liberté de mouvement et enfin à l’APS-C en 2009 avant un voyage en Californie. C’est à ce moment là que j’ai redécouvert le plaisir de la photo.

Quel(s) style(s) préfères-tu pratiquer ?

La réponse est assez simple je crois. Le paysage et l’architecture. Plus occasionnellement la photo de rue mais j’ai moins la fibre même si j’apprécie beaucoup certains clichés.

Quels sont tes projets actuels ou futurs, sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Il y a tellement de destinations que j’aimerais découvrir, tellement d’endroits où j’aimerais retourner aussi. J’ai eu la chance de pas mal voyager ces dernières années, grâce à mon travail notamment. Je profite toujours de chaque déplacement professionnel pour faire de la photographie. Pourvu que cela dure. J’aimerais également prendre le temps de me faire un portfolio, un site web et ne pas me contenter de publier des clichés sur Flickr et consorts. Et pour finir, apprendre des nouvelles techniques. Tant au niveau de la prise de vue que du post-traitement. J’ai encore beaucoup de marge de progression avant d’atteindre le niveau des photographes que j’admire.

Quels sont les photographes qui t’inspirent ?

Il y en a plusieurs et j’en découvre tous les jours mais s’il faut en citer quelques uns je dirais : Albert Dros, Jimmy McIntyre, Patrick Marsonong, Thomas Heaton, Simon Roppel, Chris Frank.

Pourquoi fais-tu de la photo ?

Pour deux raisons essentielles et complémentaires. La première tient au besoin de créer, d’exprimer et communiquer quelque chose d’artistique, pour le plaisir des yeux. Dans ma jeunesse je peignais des murs à la bombe, plus tard j’ai fait un peu de peinture sur toile (une passion pour la peinture aborigène d’Australie) et puis, comme évoqué plus haut, à l’occasion d’un voyage en Californie j’ai redécouvert la photographie. La seconde tient à la découverte de lieux et à la capture de moments parfois magiques. Photographier des paysages naturels ou urbains oblige à se lever tôt voire très tôt, à braver certains interdits, se mettre en danger parfois, être à l’affût des conditions atmosphériques, découvrir des points de vues originaux … avec au bout, on l’espère, la récompense, la photo ultime. Ce n’est pas toujours le cas mais c’est ce qui pousse encore et encore à recommencer. Certains levers ou couchers de soleils sont fantastiques et me procurent une véritable extase. Une belle lumière me fait vibrer. La photographie me pousse à aller chercher et vivre ces instants-là.

Quelles sont tes autres passions dans la vie ?

La musique, en particulier le jazz 60’s-70’s et ses diverses ramifications et bien évidemment les voyages. Je pourrais passer ma vie à voyager. Mon travail me permet heureusement de voir du pays. Sinon je cours assez souvent.

Quel matériel et logiciel de post-traitement utilises-tu ?

J’utilise actuellement deux appareils Sony Alpha. Un alpha 7 et un alpha 7R. Pourquoi eux ? Car j’ai commencé avec un Sony Nex-5N et me suis assez vite senti limité. Pourquoi deux ? Pour une raison simple, minimiser le changement d’objectif et ne pas me trouver en rade. A propos d’objectif j’ai commencé par monter de vieux Canon FD sur ces boîtiers et me suis progressivement dirigé vers la gamme native. Actuellement un 16-35 mm et un 55 mm. J’aimerais compléter le set par un 70-200 mm et un 10 mm ou 12 mm. Autrement j’utilise assez fréquemment quelques filtres (ND et CPL). Rien de très original. Lightroom en première instance. Photoshop et divers plugin ou logiciels complémentaires tels que Nik Color Efex Pro pour n’en mentionner qu’un. L’étape de post-traitement est très importante pour moi, je ne travaille qu’en RAW. Il y’a pour moi deux étapes dans le processus photographique car je ne me contente jamais de « prendre » un photo mais je « fais » également une photo. Littéralement photographie veut dire « peindre avec la lumière ». J’aime bien la notion de peinture, l’idée de création d’une image. Le post-traitement permet justement de sublimer la prise de vue qui au final n’est qu’un instant fugace et de revivre et idéalement transmettre des émotions. Je n’aime pas le débat stérile autour de la retouche photo, pour moi seul le résultat compte. C’est souvent le détail et la subtilité qui font la différence. J’y travaille, j’essaye d’apprendre tous les jours ou presque.

Quelle est ta photo préférée et pourquoi ?

J’hésite. J’éprouve la plus grande difficulté à ne choisir qu’une seule photo. Il est d’ailleurs 23h02 à Paris, il me reste moins d’une heure avant le gong de fin et je suis là encore à tergiverser. 23h22 maintenant et j’en suis toujours au même point. 23h32 je cède à la facilité. Certes cette photo a récemment été très populaire sur Flickr. D’un autre côté cela fait plusieurs fois que je vais à Doha, que j’essaye différents points de vue, moments de la journée et traitements de cette skyline et, même si j’ai battu mon record de popularité avec une photo similaire, c’est celle que je préfère car j’ai le sentiment de l’avoir enfin emmenée là où je le voulais. Je me suis levé tôt, j’ai couru pour arriver à temps et même si j’avais une réunion client plus tard j’y suis allé.

Les commentaires de Yannis sur sa série :

J’avoue avoir été mis en difficulté. J’ai commencé par essayer de travailler avec mes appareils usuels et me suis rendu compte que je n’y arriverai pas. Carré et vert quand tu habites Paris c’est à priori dissonant. En pratique j’avais le choix entre capturer des carrés verts dans le paysage urbain, jouer sur la composition pour isoler des carrés verts et enfin utiliser le format carré focalisant tout sur la couleur. Ce n’est que de façon très impromptue, au détour d’une rue, d’une course à pied, d’une marche que j’ai commencé à trouver des solutions. Et comme le meilleur appareil photo est celui que l’on a sur soi, j’ai naturellement utilisé mon iPhone et décidé de n’utiliser qu’une seule appli pour réaliser la série. La première est un banc en bois peint en vert. J’étais parti courir, me suis arrêté faire des exercices et ai remarqué ces bancs. J’ai saisi mon téléphone et utilisé Hipstamatic qui à l’origine utilise le format 1:1. Le résultat m’a plu, l’eau, le reflet, le vert brillant. Je suis resté sur cette idée. La deuxième n’est jamais qu’une haie de bambous isolée dans un format carré. La troisième a été prise au parc de Sceaux lors d’une sortie de course à pied. L’eau du canal avait gelé et s’en dégageait une teinte verte tachée de feuilles aux reflets roux prisonnières de la glace. La quatrième a également été prise autour du canal. Le carré est vert au global mais partagé en deux. Chaque moitié ayant des teintes de verts et des textures différentes. Une moitié constituée du bord du canal couvert d’un tapis de mousse ainsi qu’une autre moitié constituée par l’eau verdâtre. Les cinquième et sixième ont été prises à Dublin d’où je finis de rédiger cette interview. Ici le vert règne en maître. Même certains passages sont éclairés en vert. Les briques vertes, je n’ai pas résisté. Cette porte, elle m’a interpellé alors que je me rendais à pied au Convention Center. J’ai finalement réussi à prendre plus que 6 photos sur ce thème. Il m’a fallu faire un choix.

Bravo à toi Yannis, tu es dans le thème ! Même si je ne l’imaginais pas comme ça, que le carré soit sur le format, mais j’aime beaucoup le résultat et tu en as tout à fait le droit. Mes photos préférées sont la 1, la 4 et la 5. J’aime beaucoup ce banc, avec ces superbes reflets. Pour la 4, j’aime la séparation et l’harmonie des couleurs et pour la 5, j’adore les briques vertes, original et graphique. Tu as su trouver de très belles teintes de vert et le tableau global de tes 6 photos est esthétique et harmonieux. J’espère que tu t’es bien amusé à réaliser cette série, même si les débuts ont été un peu compliqués. N’hésites surtout pas à te créer un site, tu as tellement de belles photos à montrer, et peut-être pourra-t-on voir les autres photos de la série ! Un grand merci à Yannis pour sa participation ! – Interview réalisée en janvier 2017 –

Tous les liens pour suivre Yannis :

Quant à moi, je vous donne rendez-vous pour une prochaine interview ! N’hésitez pas à laissez vos commentaires et questions concernant le travail de Yannis ! Je vous dis à bientôt ! 🙂

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