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Interview #21 – Marie Audo
Bienvenue à toutes et à tous pour cette nouvelle Interview, notre invitée du jour est une photographe habitant Toulouse ! Vous retrouverez donc son interview agrémentée des photos réalisées dans le cadre du défi “orange et textile” que je lui ai lancé ainsi que sa photo préférée !
Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Marie, j’ai 31 ans, j’habite à Toulouse avec mon copain et nos deux chats, Jean Pierre et Francis. J’ai eu la chance de pouvoir me former dans les domaines qui m’intéressaient, du coup j’ai des diplômes en psycho, en construction de formation à distance et en études sur le genre. J’ai travaillé dans l’éducatif pendant 10 ans. J’ai commencé un blog de cuisine il y a quelques années, et c’est ce qui m’a poussée à me perfectionner en photo ! Je suis maintenant photographe culinaire : je travaille avec des professionnels de la restauration qui ont besoin d’images pour leurs sites internet et leur réseaux sociaux : photos de leurs plats, de leur établissement et portraits de leur équipe.
Comment es-tu tombée dans la photo ?
Ma mère faisait des photos de la vie quotidienne et rangeait tout dans de jolis albums. Petite, j’étais fascinée par les photos des autres et je pensais que c’était très difficile d’en faire. Je regardais les albums de famille pendant des heures, je demandais qu’on me raconte les histoires des personnes qui étaient sur les photos, c’était quelque chose de super important. J’aimais avoir des photos de moi dans mes déguisements, et quand ma mère sortait son appareil, c’était un petit événement. J’ai eu mon premier appareil pour mes 17 ans, après avoir épuisé beaucoup de jetables. A l’époque c’était important pour moi de garder des souvenirs en photographiant tout (et n’importe quoi). C’était surtout documentaire et je ne me posais pas vraiment la question de la qualité de l’image. Après, j’ai eu une période où je faisais des expériences plus ou moins foireuses : je bougeais en prenant des photos, je bidouillais sous Paint pour rendre des visages les plus bizarres possibles, je m’amusais bien mais ça ne rendait pas grand chose et ça ne sortait pas de mon ordinateur. Je me suis découvert une passion pour la cuisine en devenant végétarienne puis vegan, et j’ai beaucoup documenté ce que je faisais à manger. J’ai ouvert un blog de cuisine, et j’ai commencé à me poser la question de la qualité des photos. Mon compact était super lent, la qualité d’image franchement « dégueu ». J’ai fini par acheter mon premier reflex en 2010, en n’y connaissant rien du tout et en prenant l’entrée de gamme qui était dans mes moyens à l’époque. Je n’avais jamais dépensé autant d’argent d’un coup, mais j’étais super contente. S’en sont suivies quelques années de mode auto sans post-traitement et de frustrations. C’était déjà une grosse amélioration par rapport à mon compact, mais j’avais envie de progresser. J’ai commencé à regarder ce qui se faisait en photo culinaire, et il me semble que c’est à ce moment là que j’ai commencé à suivre le blog de Marie Laforêt ( http://www.100-vegetal.com/) et à me dire que j’aimerais réussir à faire des images qui s’approchent des siennes quand je serai grande (mais que sûrement je n’y arriverais jamais, parce que la photo c’était toujours très difficile, dans mon idée). Finalement, c’est Marion Dunyach, ma copine photographe de génie, qui a changé ma vie en photo. Je ne la remercierai jamais assez ! Elle m’a expliqué les bases et m’a donné la petite impulsion dont j’avais besoin pour que je me mette vraiment à progresser et à apprendre. Elle m’a aidée à régler mon appareil, m’a donné des conseils, des sources, et m’a vraiment décomplexée en me disant que l’essentiel c’était que je m’amuse. Et qu’en pratiquant je progresserais parce que c’était pas SI dur si je bossais assez. Après ça, j’ai beaucoup travaillé, j’ai suivi la formation « Devenez un photographe accompli » de Laurent Breillat, j’ai passé des centaines d’heures sur Lightroom, pris des milliers de photos, et j’ai fini par être contente et à prendre confiance en ce que je faisais. Je sais mieux ce que j’aime ou non en photo, j’ai mes petites habitudes, et mes images sont devenues plus personnelles. Maintenant, j’ai laissé tomber mon blog depuis un moment, mais j’ai des commandes pour des photos, et je me sens assez légitime pour me faire payer pour mon travail, ce qui a été un long chemin semé de doutes et d’apprentissage. J’espère continuer à progresser en me faisant plaisir encore longtemps !
Quel(s) style(s) préfères-tu pratiquer ?
Je fais beaucoup de photo culinaire, forcément ! Mais je fais aussi énormément de photos d’animaux : je suis bénévole dans une assocation qui s’occupe de chats errants et les propose à l’adoption, je fais leurs portraits. Mais j’aime aussi les gens pris sur le vif, rendre des ambiances et des moments. Finalement, c’est un peu comme si je faisais des portraits de plats, de chats, de personnes ou de situations. Récemment j’ai eu envie de faire des choses différentes, et je me suis lancée dans une série sur les plantes, avec différents types de lumières. Globalement, je dirais que j’essaie tout le temps de ne pas faire d’images chiantes, je ne sais pas si je réussis toujours, mais c’est l’idée ! Je galère à mort sur le paysage, je trouve ça super dur que ce ne soit pas chiant justement, du coup je suis très admirative des gens qui arrivent à rendre ça intéressant et spectaculaire. Après, je fais plus de couleur que de noir et blanc, mais j’aime autant les photos sombres que les très lumineuses, et j’apprécie un bon noir et blanc de temps en temps pour donner de la profondeur à certaines images. Je photographie rarement en pensant noir et blanc par contre, c’est une « surprise » qui arrive au post-traitement en général (et parfois un moyen de rattraper des couleurs moches, ne me jugez pas, les puristes du noir et blanc).
Quels sont tes projets actuels ou futurs, sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Faire plus de portraits de modèles qui posent. Réussir des photos de paysage pas chiantes (un jour !). J’ai prévu d’essayer la photo de spectacle, ça ne devrait pas tarder. Et un jour, j’aimerais faire des tintypes (mais ça, c’est pas pour tout de suite). D’un point de vue professionnel, satisfaire les demandes de mes clients et avoir plein de projets intéressants pour continuer à progresser et à me mettre en difficulté. Mon but en photo culinaire c’est vraiment d’être efficace sans mille accessoires, sans fonds spéciaux, sans ingrédients saupoudrés tout autour de l’assiette, bref de rendre justice au plat, de donner faim, tout en restant simple dans la mise en scène. Rencontrer des photographes dont j’aime le boulot, continuer à apprendre encore plein de trucs, et maîtriser Lightroom en profondeur.
Quels sont les photographes qui t’inspirent ?
Marion Dunyach ! Vincent Meunier, Nicolas Tondreau, Dwam, Jade Beal, Nan Golding, Adrian Whipp de Lumière Tintype, Ezgi Polat, Andrey et Anna Shalimov. En photo culinaire : Marie Laforêt, Timothy Pakron, Nora Eisermann & Laura Muthesius de Our food stories, Linda Lomelino … Et j’en oublie !
Pourquoi fais-tu de la photo ?
En premier lieu parce que ça me fait plaisir, j’aime faire des images, transmettre des émotions, mettre des sujets en valeur ! Mais aussi pour garder des moments. J’aime bien offrir des souvenirs aux gens, et les images, c’est plein de sens, d’émotions, et ça ne prend pas beaucoup de place :). J’aime bien cette possibilité de créer des émotions, de donner une version de ce qu’on a sous les yeux et de transmettre ce qu’on voit à d’autres, même si ce sont des petites choses. Parfois ça réussit, parfois ça rate, mais le principe me plaît et c’est toujours une partie de mon but quand je prends une photo. Quand je photographie des gens, j’ai très envie qu’ils s’aiment dessus, parce que je sais que l’image de soi peut être douloureuse, et qu’une belle photo peut faire beaucoup de bien ! Je prends souvent des portraits sur le vif, en essayant de me faire oublier. Si les expressions sont vraies et que les personnes qui sont dessus se trouvent belles, je suis vraiment contente. J’aime la possibilité d’apporter ça aux autres. En photo de cuisine, j’aime donner faim et mettre en valeur les produits de mes clients. Mais j’aime bien que ces images là aient une ambiance et racontent une histoire aussi, et que ça suscite la sympathie et de l’intérêt chez celles et ceux qui les voient. On peut vraiment faire plein de choses avec la photo, je ne m’ennuie jamais, c’est aussi une réponse à la question !
Quelles sont tes autres passions dans la vie ?
La couture ! Je couds depuis 3 ans et je fais presque tous mes vêtements maintenant. Et puis cuisiner et manger. D’ailleurs maintenant qu’on en parle, les frites, c’est aussi une de mes passions. Sinon, je lis et je regarde plein de fiction, et j’ai une passion pour les riot grrrls, les groupes de punks menés par des filles énervées et l’imprimé léopard.
Quel matériel et logiciel de post-traitement utilises-tu ?
Un Nikon D7500, le plus souvent avec un 50 mm 1.8. Un flash cobra pour les portraits en intérieur. Les stores blancs de ma cuisine comme diffuseurs, et parfois un trépied. Lightroom ! Pour moi le post-traitement c’est la moitié de la photo. Si la prise de vue est naze, ça ne marche pas, mais si le post traitement est naze ou inexistant, ça ne marche pas non plus.
Quelle est ta photo préférée et pourquoi ?
C’est compliqué comme question ! J’ai choisi la première photo de burger dont j’ai été contente et que j’aime toujours aujourd’hui ! C’est une photo pas réfléchie, pas mise en scène, dans ma cuisine, deux minutes avant de manger. J’ai trouvé que ce que je voyais était joli, la lumière était chouette, j’ai pris trois photos et le post-traitement a été super rapide. Du coup c’est à la fois une image que j’aime bien et un moment de photo satisfaisant, parce que ce n’est pas tout le temps comme ça.
Les commentaires de Marie Audo sur sa série :
Cette série m’a donné pas mal de fil à retordre pour trouver une idée de départ : j’ai réfléchi pendant trois semaines avant de trouver un fil conducteur. Et autant j’ai plein de tissu chez moi, autant je ne voyais pas comment l’employer, et j’aime pas le orange, alors ça ne m’inspirait pas des masses au départ. Finalement, j’aime bien faire des images de trucs ordinaires, et j’ai décidé de montrer des objets de mon quotidien qui fonctionnent ensemble, l’un orange, l’autre en textile. C’est assez simple comme idée, mais j’ai essayé de faire en sorte que les images se répondent entre elles, j’espère que ça fonctionne !
Pour commencer, un grand merci à toi pour ta participation ainsi que le travail effectué sur la série ! Tes réponses à l’interview sont fournies, ça devrait plaire aux lecteurs les plus acharnés ! Tu n’as pas hésité à nous raconter un petit bout de ta vie et ta vision de la photographie, c’est très intéressant ! Concernant ta série, je ne savais pas que tu n’aimais pas la couleur orange, de toute façon, je n’en tiens pas compte pour donner une couleur aux gens, mais c’est marrant de voir comment au hasard je tombe assez souvent sur une couleur que les gens n’aime pas lol. Tu es dans le thème sans problème, il y a du orange, il y a du textile. J’ai une préférence pour celle avec le livre d’Agatha Christie et celle de la ventouse est très sympa également ! L’idée du Rubik’s cube est top, en plus tu en avais un avec ces dominantes de couleur, ça tombait très bien. Pour la photo avec le stylo dans la poche, elle est peut-être un peu vide à part le stylo, la couleur du pantalon étant un peu sombre, au premier abord, on voit surtout le stylo, mais il ne dépasse pas de beaucoup non plus. Le travail des mains avec les ciseaux est intéressant, j’aime bien les détails sur les mains, ton travail au flash est doux, il éclaire juste ce qu’il faut je trouve. Le pot de fleurs a des détails également et de la texture, bonne idée ! Bref, ta série est cohérente et bien travaillée, bravo à toi ! – Interview réalisée en février 2018 –
Tous les liens pour suivre Marie Audo :
Quant à moi, je vous donne rendez-vous pour une prochaine interview ! N’hésitez pas à laissez vos commentaires et questions concernant le travail de Marie Audo ! Je vous dis à bientôt !